La santé est au cœur des préoccupations de tout un chacun. Le secteur de la santé se situe aujourd’hui à un tournant majeur, où de nombreux défis s’offrent à lui. Tant en termes de production que d’offre, sans, bien sûr, en oublier l’accès. Le tout devant inévitablement se reposer sur une question centrale : la confiance !
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Positions du Petit Actionnaire
(au 08/09/2024)
• Néant
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Lorsqu’on parle du secteur de la santé, on pense généralement aux « majors » que sont les grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux (GSK, Pfizzer, Sanofi, etc.). Pour autant, de nombreux autres acteurs arpentent, avec plus ou moins de succès, ce secteur si large et si recherché de façon générale.
Qu’il s’agisse des « biotechs », très spéculatives et souvent vouées à l’échec, des groupes « de soins » (Ramsay), ou encore de ceux proposant des prestations paramédicales (Bastide le confort médical) ou un accès aux soins à distance (Hims & Hers Health, Teladoc Health, etc.), il y en a vraiment pour tous les types d’investisseurs… Aussi bien ceux cherchant prioritairement de la croissance, que ceux visant plus spécifiquement du dividende.
De nombreux (et grands) défis à relever
• Depuis la crise Covid, les principaux acteurs du secteur (les laboratoires pharmaceutiques), font face à la défiance de toute une partie de la population, alors même que de nouvelles technologies médicales sont en développement et pourraient bien être l’avenir de la santé. Par exemple la technologie ARNm, déjà en cours d’intégration par les géants mondiaux, ou encore la technologie CRISPR (encore au stade des Biotechs.
• Dans le domaine des soins, les grands acteurs (à commencer par l’australien Ramsay Heath Care (maison mère du français Ramsay Santé), doit faire face à de systèmes de santé occidentaux « vieillissants », avec notamment de plus en plus de déficits en praticiens. Une situation susceptible de d’accélérer le développement des acteurs de la télé-consultation médicale, aujourd’hui en plein boom.
• D’un autre côté, les modes de vie occidentaux, de plus en plus sédentaires, sont un terrain de développement inespéré pour certaines pathologies telles que le diabète. Des axes de développements pour les laboratoires, qui peuvent être extrêmement lucratifs pour ceux qui parviendront à innover et à proposer de nouvelles molécules.
• Le vieillissement des populations occidentales présente également un défi de taille. Tant du point de vue de leur prise en charge dans des structures spécialisées qu’à domicile. Ce premier mode d’accueil devant néanmoins faire face à des scandales en cascade (notamment en France avec l’affaire Orpéa, groupe qui se nomme désormais Emeis).
• Les pénuries de médicaments dans certains pays, dont la France, posent la question de la production des principes actifs des médicaments. Des productions régulièrement délocalisées en Asie au cours des décennies passées, avec les conséquences que nous connaissons. Ce qui introduit un besoin de relocalisation afin de moins dépendre d’autres pays pour certains médicaments « de base ».
Il est peu dire que malgré l’importance de ce secteur et son grand potentiel de développement (tant pour s’adapter aux évolutions des sociétés occidentales que pour accompagner le développement des pays émergents), de nombreux défis se présentent à ses différents acteurs. A commencer par une crise de la confiance qu’il faudra absolument parvenir à régler.
Les dérives sociétales de la crise de confiance
De tous les défis évoqués précédemment, celui de la confiance dans les acteurs majeurs du secteur est probablement le plus urgent à solutionner. Tout simplement parce que sans confiance dans les groupes qui produisent les médicaments, le secteur dans son ensemble se retrouve impacté d’une façon ou d’une autre.
Cela se ressent notamment dans le développement rapide de médecines dites « alternatives », dont les fondements scientifiques ne sautent généralement pas aux yeux. Des « médecines » qui détournent de plus en plus de malades de traitements qui seraient pourtant à même de les soigner (ou à minima de les soulager).
Bien sûr, « être bien dans sa tête » est quelque chose d’important. A partir de là, les médecines « alternatives » ont toute leur place dans une offre globale aux patients. Mais il ne faut pas que cela se fasse au détriment de la médecine « classique ». D’où l’importance de « réhabiliter » celle-ci auprès du grand public. Ce qui passera par d’importants investissements, à la fois financiers et humains.
Parmi ces investissements nécessaires, il y a la formation de plus de praticiens, afin de désengorger aussi bien les hôpitaux que la médecine dite « de ville ». Cela ne concerne pas directement les acteurs économiques du secteur de la santé, mais l’effet papillon pourrait être important. Il en est de même de la reconnaissance à leur juste valeur des métiers tels que IDE ou sage-femme.
Des évolutions qui pourraient ainsi palier à une baisse d’attractivité de ces métiers donc permettre un meilleur accompagnement des malades / patients. A savoir, le premier maillon d’une confiance retrouvée dans tout un secteur.
Les « majors pharmaceutiques »
Malgré un grand potentiel global de développement, le secteur de la santé au sens large se heurte, comme présenté précédemment, à de très nombreux défis. Il doit également faire avec une réorganisation de ses principaux acteurs (les laboratoires pharmaceutiques). Des groupes de taille mondiale, qui vont de plus en plus chercher leur croissance via :
• des développement conjoints avec des « biotechs » spécialisées dans des domaines vraiment spécifiques.
• des rachats de ces « biotechs » afin d’incorporer des activités considérées comme stratégiques et très spécifiques à leurs structures.
Il est donc important d’avoir en tête que les grands laboratoires développent de moins en moins en interne, tout en mettant de plus en plus l’accent sur les activités à forte valeur ajoutée. Des activités qui présentent, par la force des choses, de plus grands risques financiers. Mettant ainsi de côté les « anciennes » activités, plus stables, mais beaucoup moins rémunératrices car basées sur des molécules déjà tombée dans le domaine public et pouvant donc faire l’objet de « médicaments génériques ».
D’autres acteurs, bien moins connus
Sorti des très grands acteurs du secteur et/ou des domaines le plus médiatissés, dont certains ont déjà été cité précédemment dans ce document, nombreux sont ceux de « petite » taille à passer sous les radars des investisseurs particuliers…
• L’espagnol Laboraorios Farmaceuticos ROVI peut présente un profil qui pourrait intéresser certains investisseurs. L’activité principale du groupe étant de produire sous contrat des médicaments développés par d’autres laboratoires.On peut donc parler de producteur sous-traitant.
• Le secteur de la santé animale peut présenter un intérêt certain. Qu’il s’agisse des acteurs français Virbac et Vetoquinol (qui pointent dans les dix premiers acteurs mondiaux) ou du leader incontesté (l’américain Zoetis), la santé animale peut parfaitement avoir sa place dans un portefeuille d’actions. D’autant plus qu’il présente l’avantage de ne pas être aussi exposé, d’un point de vue médiatique, que la « santé humaine ».
• D’autres acteurs tels que luxembourgeois Eurofins Scientific (analyse médicales) ou l’américain Charles River Laboratories (sous-traitance de diverses activités de recherche et de développement) sont aussi à considérer dans ce domaine d’activité.
Qu’envisage le Petit Actionnaire ?
Dans la situation actuelle, je n’envisage pas d’opération importante (à mon niveau) sur le secteur de la santé. Je continue néanmoins de suivre plusieurs des acteurs évoqués dans ce document. Si aucun opération n’est prévue à ce jour, je reste attentif aux actualités et aux évolutions des valorisations.
Disclaimer
Cette introduction au secteur de la santé se veut être un outil permettant à tout investisseur débutant de se faire une idée de la situation de ce secteur. Ce document ne fournit aucun conseil en investissement et ne se suffit pas à lui-même afin de réaliser des investissements. Chaque investisseur potentiel se doit absolument de mener ses propres recherches afin de prendre ses propres décisions d’investissement.