Ne confonds pas risque & volatilité
“Ne mets pas tous tes oeufs dans le même panier !”
C’est sûrement un des premiers conseils que tu reçois quand tu commences à investir en Bourse : il faut se diversifier. Mais est-ce que tu comprends vraiment pourquoi ?
Si tu savais quelle entreprise va le mieux performer, il suffirait que tu y investisses 100 % de ton portefeuille. Sauf que… personne ne peut prédire ça ! Et si tu investis 100 % dans une seule entreprise et que tu te trompes, le résultat peut être catastrophique pour ton portefeuille… Donc, pour limiter les risques de pertes, tu te diversifies.
Et au lieu d’avoir 100 % dans une seule entreprise, tu investis 10 % dans 10 entreprises, ou 5 % dans 20 entreprises, ou 1 % dans 100 entreprises…
En faisant ça, tu réduis le risque spécifique aux entreprises, même si tu ne peux pas réduire le risque systématique - le risque général liés aux marchés.
Mais selon moi, il existe un risque plus important encore :
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Ne pas COMPRENDRE dans quoi tu investis.
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Et ce risque-là est beaucoup plus difficile à réduire, puisqu’il faut passer du temps à étudier l’entreprise (et ses concurrents) pour se bâtir des convictions et investir dedans. Le risque spécifique à une entreprise est souvent confondu avec sa volatilité, c’est-à-dire l’amplitude des variations de son cours de bourse.
Je pense que c’est une erreur ❌
Investir en Bourse, c’est comme naviguer en mer sur un bateau. La volatilité, ce sont les vagues : parfois faibles, parfois gigantesques. Le risque, d’affronter ces vagues à bord d’une épave. Si le bateau (l’entreprise) est solide, tu n’as aucune raison de craindre les vagues (la volatilité). Construire un bateau de qualité prend du temps, tout comme identifier et analyser une entreprise afin de réduire son risque…
Investir en Bourse : dompter la volatilité des marchés
Mais après voir identifié de belles entreprises, la question que tu te poses sûrement c’est : combien ? 🤔
Combien d’entreprises garder en portefeuille pour réduire le risque spécifique ?
Si tu n’en as pas assez, le moindre problème dans une de tes entreprises va immédiatement avoir un impact douloureux sur ton portefeuille.
Si tu en as trop, la performance de ton portefeuille se rapprochera de l’indice, donc autant prendre un ETF !
Certains grands investisseurs comme Charlie Munger avait rarement plus de 3-4 entreprises en portefeuille. Munger disait d’ailleurs quelque chose comme “Je ne comprends pas pourquoi j’irais investir autant dans ma 30e conviction que dans ma 1ère !”
Charlie Munger possédait un portefeuille extrêmement concentré de seulement 4-5 entreprises ! Source : Dataroma
(Petit exercice : liste les entreprises de ton portefeuille dans l’ordre de tes convictions😉)
Sans aller jusque là, je pense qu’il est important de se concentrer sur quelques convictions afin d’optimiser la performance de son portefeuille. Il ne faut pas oublier que se diversifier protège le capital, mais encore faut-il le construire, ce capital !
Au-delà de 20 à 30 entreprises en portefeuille, le risque spécifique ne baisse plus vraiment.
De plus, il peut vite devenir chronophage de suivre correctement plus de 30 entreprises pour des personnes comme moi (salarié, père de famille). Il faut également veiller à diversifier intelligemment : investir dans BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale t’exposes aux mêmes risques, liés au secteur bancaire en France.
Personnellement, j’ai commencé avec plus de 30 entreprises sur CTO, et aujourd’hui j’essaye de ne pas dépasser 15. Quand je souhaite faire rentrer une nouvelle entreprise en portefeuille, j’évalue d’abord :
– Si je ne pourrais pas renforcer une entreprise que j’ai déjà.
– Si la nouvelle entreprise n’est pas trop proche de ce que j’ai déjà en portefeuille (ex: Visa et Mastercard)
– Quelles entreprises de mon portefeuille sont les plus susceptibles de sous-performer par rapport à la nouvelle candidate.
Je finirais avec cette phrase trouvé ici :
Si ton but est de battre le marché, le niveau de diversification devrait être OPTIMISÉ, pas maximisé.